Archive pour le Tag 'transparence'

Ne pas être naïf devant la publicité native

IAB France* vient de publier un livre blanc sur la publicité native, plus souvent désignée sous son nom anglais  native adverstising . Ce document est destiné aux annonceurs, aux agences de publicité et à ceux des responsables de médias en ligne qui y voient une source de revenus nouveaux. Pour les citoyens et les journalistes, ce « nouveau levier privilégiant l’intégration du discours publicitaire dans l’environnement d’un site Web«   n’apparaît pas sans danger.
Certes, les rédacteurs de ce livre blanc insistent sur la nécessaire transparence. Ils répètent à l’envie qu’il est « primordial que ce contenu soit le moins intrusif possible et que son caractère publicitaire soit clairement identifiable par le lecteur « . Il est question de mentions obligatoire du caractère commercial de ces contenus et de règles de présentation distinctes des contenus journalistiques. Mais les principes posés se heurtent aux recettes conseillées , comme de placer sous un article la publicité native ou le lien y conduisant, comme de multiplier ses modules de publicité « à différents niveaux de la page de contenu (..) si bien que ceux-ci se fondent dans le design global du site« . La mention publicité peut alerter le lecteur, mais des formules comme « recommandé par  » , « contenu de marque » , « vous pourriez aimer »  ou  « ailleurs sur le Web » sont suffisamment floues pour qu’il ne soit pas immédiatement alerté qu’il passe d’un texte dont le but est de l’informer à un texte qui veut l’inciter à acheter.
Les exemples proposés par ce livre blanc veulent convaincre de cette transparence. Mais combien de lecteurs de cette infographie sur l’eau publiée par le Huffington Post  ( fig.1) auront saisi qu’elle est signée par Suez Environnement ou que ce professeur au conservatoire des Arts et métiers qui livre un point de vue (fig.2) est également  lié à cette société ?
Il y  est urgent de prendre la mesure du phénomène. Selon une enquête publiée par Slate.fr, certains journaux en ligne piaffent à l’idée d’intégrer ces publicités natives dans leurs pages, voire de les faire rédiger par des journalistes . D’autres tentent de dresser des barrages pour l’interdire. Ce sera sans doute un des chantiers déontologiques des mois à venir dans les rédactions. Ce pourrait être aussi une démarche à mener vers le public pour qu’il apprenne à distinguer le rédactionnel journalistique de ces publicités natives. PG .

Page du Huffington Post financée par Suez Environnement

Page du Huffington Post financée par Suez Environnement

Ne pas être naïf devant la publicité native  dans Actualités 2014-10-30-contenu-de-marque-et-point-de-vue

Fig 2 Tribune parue dans le Hufftington Post

* L’IAB France (Interactive Advertising Bureau) est une association créée en 1998 dont la mission est de structurer le marché de la communication digitale, favoriser son usage et optimiser son efficacité.

Moralisation pour tous… sauf pour les journalistes et les médias ?

Mensonges, conflits d’intérêts. Transparence, moralisation. Bravo ! Jérôme Cahuzac aura réussi bien malgré lui l’exploit de faire sauter un verrou de taille dans la classe politique. Ce que le rapport de la Commission Sauvé, en janvier 2011, qui voulait déjà « renforcer la confiance des citoyens », n’avait pas réussi malgré les promesses du précédent président.

Les journalistes, dans l’ensemble, ont applaudi l’annonce de mesures par l’exécutif. Quoi de plus normal que les élus et les ministres rendent des comptes aux citoyens, desquels ils tirent leur pouvoir ? Journalistes et médias sont à l’unisson quand il s’agit de défendre la morale publique… pour les autres.

Pourtant, les mensonges et conflits d’intérêts ne sont pas l’apanage des seuls « politiques ». Laurent Joffrin, alors directeur de Libération, l’écrivait dans le quotidien du 9 février 2011 : « Le jeu croisé des services rendus anodins mais dispendieux concerne toutes sortes de professions, à commencer par les journalistes ». Et les atteintes à la morale professionnelle des journalistes et éditeurs de média débordent largement cet aspect de la déontologie. Mais, prompts à la critique, voire aux prises de position véhémentes, les journalistes ont le poil hérissé dès qu’ils en sont les cibles. Allons, se tromper est humain, l’important c’est de ne pas reproduire ses erreurs. Encore faut-il arriver à les reconnaître, et c’est aussi salutaire pour les journalistes et les médias que pour les « politiques ».

Il serait peut-être temps que les professionnels de l’information, surmontant leurs vanités et leurs divisions, arrivent à se poser les vraies questions sur le discrédit du public à leur égard. La légitimité sociale des médias et des journalistes repose évidemment sur le « contrat de confiance » qui est censé les unir avec le public des citoyens pour lequel ils travaillent. Ceux-ci sont en droit de leur demander des comptes, pour la simple raison que sans une information de qualité, le débat public et démocratique ne peut être à la hauteur.

Journalistes et éditeurs resteront-ils les derniers « intouchables », n’ayant de comptes à rendre à personne ? Toutes les autres professions ont des règles déontologiques à respecter et des instances-boussoles pour les y aider. Pratiquer le déni de réalité, ne pas vouloir prendre en compte le danger mortel que constitue pour eux-mêmes la défiance du public, rester immobiles… est-ce seulement raisonnable ? Le public attend un geste fort qui serait à même de renverser la vapeur. Ce ne peut être que la création d’une instance nationale de déontologie de l’information pour tous les médias professionnels, associant des représentants de la profession et du public.

Attendre l’arme au pied que les « politiques », après avoir fait le ménage chez eux, viennent le faire dans les médias, est-ce, là aussi, bien raisonnable ?

Yves AGNÈS

Dopage : la CFDT appelle les journalistes sportifs à rompre la loi du silence

Après les révélation sur le dopage de Lance Amstrong,  l’Union des journalistes CFDT a publié le 26 octobre ce communiqué

Avec la chute d’Armstrong, le moment n’est-il pas venu de poser les questions qui dérangent? Comment nos confrères qui suivaient le Tour ont -ils été dupés pendant 9 éditions gagnées par des tricheurs : Armstrong (1999 à 2005) , Landis (2006), Contador (2010) , tous 3 déclassés? En fait, une part des collègues qui suivaient le Tour (et le cyclisme) connaissaient les combines au moins partiellement…. Mais s’ils parlaient, ou s’ils osaient poser une question dérangeante , ils étaient tricards … black-listés… humiliés… interdits d’épreuves.

Le « milieu » du cyclisme nous avait assuré que cela ne recommencerait pas après l’affaire Festina en 1998. Apprendra-t-on dans 10 ans que le dernier vainqueur du Tour s’est dopé? Et le prochain? (…) Le Tour de France est un des plus grands évènements sportifs de la planète. Il mérite que les journalistes aient les moyens de faire correctement leur métier. Le reportage de notre confrère Arnaud Romera sur la triche dans la boxe aux derniers JO de Londres (Stade 2, le 14 octobre dernier) montre pourtant que le journalisme sportif dispose d’enquêteurs tenaces. La législation française sur la protection des sources d’information des journalistes et la pratique qui en découle ne nous facilitent pas le travail. D’ailleurs notre pays a été condamné par la Cour Européenne des droits de l’homme, le 28 juin juin 2012, huit ans ans après les perquisitions dans les locaux de deux journaux et aux domiciles de cinq journalistes français, qui enquêtaient sur le dopage dans le cyclisme. Cette législation française doit être modifiée, en concertation avec les syndicats de journalistes. Journalistes-CFDT lance aujourd’hui un appel aux confrères qui savaient , mais aussi à ceux qui travaillent avec eux dans les rédactions : Parlez ! Racontez ce que vous saviez et qu’on vous empêchait de dire.

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