Communiqué
Le CSA n’est pas légitime pour contrôler l’information
Les événements de début janvier 2015 ont suscité un soutien considérable et inédit dans toute la France à la liberté d’expression et d’information. Leur traitement par les médias a suscité dans la plupart des rédactions des réflexions en profondeur, notamment sur les points qui nécessitent pour l’avenir une vigilance accrue.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a pourtant décidé une série de sanctions à l’égard de seize chaînes de radiotélévision, un geste lui aussi inédit par son ampleur. Les médias concernés et de nombreuses organisations liées à la profession se sont inquiétés de cette manifestation d’autorité.
L’Association de préfiguration d’un conseil de presse en France (APCP) répète que le CSA n’est pas légitime pour jouer le gendarme de l’information en France. Pour plusieurs raisons, en particulier :
- la déontologie de l’information ne doit pas être « contrôlée » par une instance politico-administrative, mais d’abord par les professionnels eux-mêmes et par le public
- il est anormal de surveiller et de sanctionner les médias dits audiovisuels et pas les autres (tous diffusent textes, sons et images).
Depuis huit ans, l’APCP milite pour que le respect de la déontologie soit assuré et estime, avec d’autres, qu’il ne peut l’être que par une instance indépendante tripartite (représentants des médias, des journalistes et du public), comme c’est le cas dans la plupart des pays démocratiques. Les événements de janvier montrent une fois de plus sa nécessité.
Le message du 11 janvier – défendons les libertés – ne doit pas conduire l’Etat à brider les médias, mais à faire respecter leur indépendance. A eux, collectivement, d’assumer leurs responsabilités vis-à-vis du public.
L’APCP réitère donc sa demande au gouvernement d’aider par sa médiation les professionnels à mettre sur pied une instance de déontologie indépendante.
20 février 2015
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