Le syndicat des journalistes CFDT a décidé d’adhérer à l’APCP. CFDT – journalistes avait déjà appelé en 2011 à la création d’un conseil de presse, et était depuis septembre 2012 membre fondateur de l’ODI. Pour le syndicat, un conseil de presse doit être « une instance de réflexion et de débat dans une composition tripartite (éditeurs, journalistes et public) et en aucun cas un lieu de condamnation ou de coercition ». La CFDT se dit « bien consciente que cette solution sera insuffisante pour rétablir la confiance » mais la voit « comme une étape nécessaire : il faut en effet attirer l’attention des acteurs sur les dérives dans le traitement de l’information, identifier les causes, évaluer les conséquences, donner la parole au public qui se trouverait atteint ». CFDT – journalistes rappelle donc que « la reconnaissance des équipes rédactionnelles et l’engagement de chaque média à respecter les chartes existantes ou à négocier avec les partenaires sociaux un texte d’entreprise devraient compléter ce processus, que les événements de janvier et l’intervention du CSA ont rendu plus que jamais indispensable. »
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lire le rapport 2014 sur le site de l’APCP ici sur le site de l’ODI là (màj le 20 octobre)
Le 2e rapport de l’Observatoire de la Déontologie de l’Information présenté à Metz aux Assises du Journalisme à Metz (article publié le 12 octobre)
Comme en 2013, les Assises Internationales du Journalisme et de l’Information auront lieu cette année à Metz, du 16 au 18 octobre. Le thème de cette 8e édition de cette manifestation organisée par l’Association Journalisme et Citoyenneté est la « responsabilité » des journalistes, ou ce que l’on peut expliciter par l’interrogation « les journalistes sont ils responsables ? » responsables dans leurs choix éditoriaux, responsables dans leurs façon d’exercer leur profession, responsables vis-à-vis des publics et du rôle qui est le leur dans une société démocratique.
L‘Observatoire de la Déontologie de l’Information dont l’APCP est membre présentera son deuxième rapport annuel « L’information sous pressions » le vendredi 17 octobre à 15h à la Salle Esplanade de l’Arsenal de Metz. Ce sera un des moments importants de ces Assises. Dans le message adressé aux Assises , la nouvelle ministre de la Communication Fleur Pellerin estime que l’ODI est « à [s]es yeux une étape précieuse vers la structuration d’une déontologie du journalisme en France » et « peut constituer le socle d’une véritable autorégulation de l’information à la françaisesouligne constituer le socle d’une véritable autorégulation de l’information à la française« . Consulter le Programme des Assises du Journalisme 2014.
Lorsqu’on évoque la création d’un conseil de presse, une des réflexions régulièrement entendue est celle de la représentation du public, et de la pertinence de leur présence. L’APCP a voulu faire à nouveau le point. Elle a adressé au début de l’été un questionnaire aux membres de l’AIPCE (Alliance des conseils de presse indépendants d’Europe) et à ses correspondants non européens. La lecture des dix-sept réponses reçues fin septembre apporte une confirmation – l’apport positif des représentants du public au fonctionnement et à l’image des conseils de presse – mais montre qu’il n’y a pas de voie royale pour leur désignation.
L’effectif de ces conseils de presse varie de 8 à 50 membres : 8 sièges au Danemark, également répartis entre journalistes, éditeurs, juristes et représentants du public, et 50 en Russie où les représentants du public, choisis parmi les membre d’ONG, de partis politiques, et d’organisations de la société civile, se taillent la part du lion avec 24 sièges (un 25ème est attribué à un représentant du gouvernement). Le public n’est majoritaire par rapport aux professionnels – journalistes et éditeurs – que dans 5 instances sur 17, mais est majoritaire dans le comité des plaintes dans le CP québecois. Les mandats durent de 2 ans au Québec à 6 ans en Suède et sont partout de même durée pour tous les collèges. Un seul conseil, celui d’Allemagne, ne comprend pas de représentants du public, mais invite parfois des « experts » à participer à l’analyse de cas précis.
Au delà de ces statistiques qui n’ont qu’une valeur indicative compte tenu du nombre limité des réponses, l’APCP espérait des pistes de réflexion sur le choix des représentants du public. Aucun mode de désignation ne s’impose. Il y a appel public à candidature dans sept pays. Ailleurs, les postulants se font connaître spontanément ou sont proposés par des institutions ou associations. Les structures – association, fondation – qui chapeautent les conseils de presse sont le plus souvent chargées de les désigner.
Concernant les critères de candidatures on ne peut tirer de conclusion générale. Les postulants doivent être des personnalités publiques intéressées par ces questions, donc en théorie « n’importe qui », dit le conseil de presse norvégien. Outre la connaissance ou l’intérêt reconnu pour les médias, la connaissance du droit ou la capacité à rédiger des avis juridiques sont des critères cités dans les réponses. Mais ce qui prévaut est le bon sens, l’ouverture d’esprit, les qualités morales. Les exclusions définies sont plus parlantes que les critères exigés pour être désigné : pas d’officiels gouvernementaux (Azerbaïdjan, Royaume-Uni), pas de militants politiques (Belgique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni), pas de personnes impliquées dans les médias (Belgique, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas).
L’unanimité se fait enfin sur l’intérêt de la présence du public. L’idée la plus souvent exprimée est qu’il contribue à « accréditer l’indépendance » du conseil de presse et à « crédibiliser [s]es décisions ». Plusieurs réponses à notre questionnaire témoignent que ses représentants « apportent d’autres perspectives dans les discussions », « différentes de celles des professionnels et des experts », bref « qu’ils enrichissent les débats » voire qu’ « ils défendent (généralement) mieux le droit du public à l’information ». Ils sont perçus comme l’antidote aux tentations corporatistes dans la réponse aux plaintes du public. A noter le brassage organisé en Suède, où les 32 membres sont répartis en deux groupes de 16 recomposés tous les 6 mois pour que les gens de différents horizons travaillent ensemble sans s’installer dans des postures.
Cette enquête, si elle n’apporte pas de révélations, confirme les choix de l’APCP. Elle sera à compléter avec les retours des courriers sur le même sujet adressés en juillet à plus de cinquante associations françaises de consommateurs, usagers, parents d’élèves… Pierre GANZ
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