Élus lors de l’Assemblée Générale du 15 janvier 2015
- Yves Agnès (journaliste honoraire, Ouest-France , Le Monde, CFPJ)
- Rémy Degoul (pour The Dissident, fondateur)
- Patrick Eveno (professeur d’histoire, à l’Université Paris I)
- Pierre Ganz (journaliste honoraire France Inter , RMC , RFI)
- Manola Gardez (directrice de l’Alliance Internationale des journalistes)
- Kathleen Grosset (pour la Fédération Française des Agences de Presse, présidente)
- Jean-Luc Martin-Lagardette (journaliste, Ouvertures.net)
- Christine Menzaghi (pour Enjeux e Médias, secrétaire générale)
- Pierre Montel (pour le Syndicat National des Radios Libres, directeur)
Le bureau est composé de: Yves Agnès (Président), Christine Menzaghi (Secrétaire), Kathleen Grosset (Trésorière)
A l’intention d’Yves Agnes
Bonjour Yves,
cela fait bien (trop) longtemps que nous nous sommes pas vus!
C’est un petit plaisir de renouer par ce biais.
Mais en fait je réagis parce que vous me faites peur!
Je passerai sur le paralléle que l’on a du déjà maintes fois vous adresser : les conseils de l’ordre créés par Vichy! J’ai tout de même constaté dans des affaires que j’ai couvertes le rôle de censure que le conseil de l’ordre des médecins a exercé.
L’objectivité n’existe pas. L’honnêteté du journaliste oui. Honnêteté de ne pas trahir des faits ou des gens rencontrés sur le terrain.
La sanction du journaliste existe : s’il manque d’honnêteté sur le terrain les portes qu’il doit ouvrir pour faire son métier, se refermeront . Un journaliste a besoin d’entretenir ses contacts avec honnêteté, ce qui veut dire aussi sans qu’il y ait complaisance ou collusion.
Lui et son média doivent aussi être honnêtes vis à vis de ses lecteurs-auditeurs-téléspectateurs. Sinon la sanction est de perdre ses L-A-T qui ne lui feront plus confiance.
Mais cette relation ouvre un autre problème : ces L-A-T sont ils assez curieux, « éduqués » (le mot ne me plait pas mais là je n’en trouve pas d’autre!) pour exercer ce contrôle-sanction?
J’ai souvent participé à des débats et encore maintenant où je suis le journaliste de service sur lequel on tape « c’est la faute des médias ». Ma technique est toujours la même : je laisse dire et au bout d’un moment je pose la question : « comment vous informez vous? Combien de journaux, de magazines lisez vous? Connaissez vous l’éventail des titres proposés, et l’éventail des sensibilités qu’ils représentent? » Ca calme très vite!
Ma conclusion par rapport à ce projet de conseil de presse : je ne sais pas quel sera votre composition, votre fonctionnement, vos critères, vos buts, vos actions. Mais je me demande si plutôt que d’ouvrir une initiative qui pourrait s’apparenter à une forme de contrôle, il n’y a pas une promotion forte à mettre en place autour de la diversité de la presse en France, qui si économiquement est mal, est plutôt forte en contenu.
Je n’ai pas abordé le problème d’internet qui soulève d’autres questions importantes vis à vis des médias.
Voila après cette petite réaction, un mot personnel :
Je t’embrasse et embrasse tous ceux que nous connaissons.
Le parallèle avec les conseils de l’ordre ne tient pas; un tel conseil définit l’accès à une profession libérale, y adhérer est obligatoire pour exercer cette profession, il a des pouvoirs de réglementation de la dite profession et de discipline. Les journalistes sont tous des salariés, y comprisd les pigistes. On n’adhère pas à un conseil de presse,il n’a pas de pouvoirs de réglementation de la profession . Il n’a d’autres missions que de de médiation entre la presse et son public – laquelle médiation n’est pas obligatoire – et ses avis n’ont pas portée juridique. Bref c’est un outil de pédagogie et de régulation de l’activité journalistique au service de la qualité . Il n’y a aucune volonté de « contrôle » dans l’activité d’un CP. Sur ce point voir les exemples étrangers dans la page « ici et là » de ce blog. Sur son mode de fonctionnement , sa composition etc.. voir sur le blog également les sections FAQ et documents APCP