Journaliste à Pro Info (agence d’information, Lausanne), Philippe Golay fut le 2ème président du Conseil de presse suisse (Presserat). Il évoque pour nous le lancement de cette instance de médiation entre les médias et le public.
« Nous étions une dizaine de journalistes au départ, soucieux d’éthique, de développer une philosophie du bon journalisme. Le besoin se manifestait aussi dans le public des lecteurs critiques des quotidiens de Lausanne et de Genève. L’espace disponible pour cette critique dans les journaux était très insuffisant. Il n’y avait pas de sphère extérieure pour accueillir ces critiques mais aussi pour permettre aux rédactions de réfléchir ensemble sur les questions déontologiques. L’intérêt porté par les autorités était inexistant au départ : il est venu par la suite.
Notre objectif principal était d’offrir aux journalistes une chambre de réflexion commune pour savoir comment réagir face aux critiques du public, des institutions, des entreprises, sur les malfaçons de l’info, la confusion fait/commentaire. Le plus gros problème était celui des rapports entre l’info et la pub, l’accusation d’être vendus aux lobbies.
Le Conseil est devenu un organe collectif de réflexion, et un appui certain aux journalistes désireux de démontrer leurs pratiques déontologiques pas seulement vis-à-vis du public, mais aussi par rapport aux éditeurs. Grâce aux avis publiés par le Conseil, on a réussi à obtenir un certain respect, un peu plus de crédibilité, tant auprès des lecteurs que face aux éditeurs. Le nombre des critiques du public a ainsi décru progressivement. Les avis rendus sont assez facilement publiés dans les médias.
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