Entretien avec Flip Voets, secrétaire général du « Raad voor de journalistiek » (RVDJ), conseil de presse flamand, et ancien journaliste de la VRT, radio-télé publique flamande.
Il existait en Flandres, dans les années 90, un « conseil de déontologie » composé d’une dizaine de journalistes « séniors » bénévoles et d’éditeurs de presse. La présence de ces derniers était évidente tant les relations étaient sereines, en tous cas beaucoup moins « frontales » qu’en France.
Une série de « scandales médiatiques » (Dutroux…), dans un contexte de régionalisation culturelle, a poussé le ministre de la justice de Klerck à envisager la création d’une instance de régulation. Les éditeurs l’ont pris de vitesse pour éviter de se faire imposer quoique ce soit.
Des accords sur la composition et le financement ont été assez vite trouvés.
La communauté francophone doit, elle aussi, mettre en place un Conseil de presse (CP) en 2007 sur le modèle du flamand. Les rédacteurs en chef y demandent une reconnaissance spécifique.
Le RVDJ est une ASBL (équivalent d’une association sans but lucratif) créée en 2002.
- Composition du CA (élu pour 4 ans) : 8 « éditeurs » et : 8 journalistes (3 presse écrite, 3 radio-tv-agence, 2 magazine)
- Le CP lui-même : 18 membres et 18 suppléants dont :
- 6 journalistes (4 de presse écrite et 2 pour l’audio-visuel)
- 6 éditeurs (2 quotidiens, 2 magazine, 2 tv-radio-agence)
- 6 « externes » (prof d’université, juge, président d’une association de victimes)
Les « externes » sont désignés par le CA et sur la base à la fois de la qualification et de la motivation des postulants. « C’est un mode de désignation choisi par défaut, il n’est pas vraiment satisfaisant mais nous n’avons rien trouvé de mieux. »
Les organisations professionnelles choisissent elles-mêmes leurs représentants.
Le CP a la possibilité théorique de s’autosaisir. Il ne le fait que sur des questions générales.
Tout le monde peut saisir le CP. Y compris les organisations professionnelles.
Le président du CP est un juge membre du Conseil d’Etat. Il a été reconduit en 2007.
Flip est le seul salarié, avec une secrétaire à environ mi-temps.
Budget annuel de 160 K€. Cette année a été décidée une indexation pour revaloriser ce montant (+ 7 %). Il se partage à 50% éditeurs et 50% journalistes. La communauté flamande verse une subvention couvrant intégralement le montant de la part des journalistes.
Chaque éditeur de presse cotise au prorata du nombre de ses journalistes.
30 à 40% du budget (indexé sur l’évolution du coût de la vie) provient des quotidiens, 20% des magazines, 40% radio-tv-agence.
Commentaires récents