La dernière édition du sondage annuel TNS Sofres pour La Croix -lire ici - a mis du baume au coeur des médias assaillis de critiques après la couverture des événements des 7, 8 et 9 janvier. Et il y a de quoi : comme en 2014, l’indice de crédibilité – la réponse « oui » à la question « les choses se sont-elles passées comme rapportées par .. » augmente de 3 % et atteint 58 %. Confirmation d’une tendance, mais aussi sursaut lié à un bond de l’intérêt porté aux nouvelles de + 8% par rapport à 2014. Il faut dire que les sondeurs ont rencontré les personnes interrogées entre le 8 et le 12 janvier, et que les télévisions devaient souvent être allumées pendant les entretiens. La télévision reste d’ailleurs la source privilégiée pour s’informer pour 55 % des personnes interrogées. Internet l’est pour 22 %, et il est notable que la moitié de ces internantes sont des « mobinautes » accros du smartphone et de la tablette.
Couverture des attentats : pas de satisfecit massif
Pour « approfondir », c’est encore la télévision qui a la cote : tous types d’émissions confondus – J.T., magazines, info en continu – c’est vers elle que se tournent 63 % des sondés pour en savoir plus sur un sujet. A souligner le poids assez modeste des médias non traditionnels – alternatifs, de contre ou ré-informaiton comme ils se nomment eux-mêmes - qui ne sont une source pour s’informer que pour 8 % des personnes interrogées et une source pour approfondir que pour 4 %.
TNS Sofres a complété son enquête traditionnelle par deux questions posées en ligne dans la semaine du 16 au 19 janvier. L’une concernant la liberté d’expression, et il faut souligner, après l’unanimisme du Je Suis Charlie, que pour un quart des sondés celle-ci n’est pas assez encadrée en France. L’autre sur le traitement des attentats, qui satisfait plus des deux tiers des personnes interrogées, mais où seule une petite majorité pense que les médias ont « évité d’aggraver les tensions entre les différentes catégories de français » ou n’ont ni « mis la vie des otages en danger » ni « nui au travail de la police ».
Des éléments d’appréciation qui ne sont donc pas un satisfecit massif, et qui devront être présents à l’esprit lors de la journée de réflexion « Les leçons de Charlie » organisée au Conseil Economique et Social à Paris le 13 mars par les Assises internationales du Journalisme et de l’Information, à laquelle l’APCP s’associe . PG
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