Une association de journalistes lgbt (lesbiennes, gay , et transgenre) – AJL - vient de publier un petit guide à l’usage de ses confrères « Informer sans discriminer, traiter les thématiques LGBT avec justesse et dans le respect des personnes » . Il y est détaillé les stéréotypes utilisés par la presse pour parler des personnes concernées, et indiqué des pistes pour les éviter. Par exemple, ne pas dire « avouer son homosexualité » pour quelqu’un qui fait ce qu’on appelle son coming-out, mais « révéler » ou « annoncer son homosexualité ». Le document revient aussi sur l’idée de « lobby gay » ou sur la notion de « théorie du genre », en détaillant par exemple pourquoi celle-ci ne correspond à aucun fait précis. Il explique la différence entre VIH – un virus - et Sida – une maladie – souvent confondus, et en annexe rappelle les articles de loi condamnent la discrimination à l’égard d’une personne, ou d’un groupe de personnes, en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle. Surtout, ce kit démonte les stéréotypes les plus répandus, comme « la cage aux folles » , « les gays savent faire la fête » ou la confusion entretenue « soit par ignorance soi par gayphobie » entre homosexualité et pédophilie. Regrettons seulement que, dans un humour au deuxième degré qui n’a pas sa place dans ce type de document, le stéréotype « les gays ont bon goût » soit validé, ce qui affaiblit un peu l’ensemble.
L’AJL s’est créée en 2013, dans le contexte des débats et manifestations autour du mariage pur tous. Elle se donne pour but de « réfléchir au traitement par les médias des questions LGBT, et/ou liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle, et de contribuer à l’améliorer dans le respect des personnes concernées ». Son action association est à mi chemin entre l’engagement pour une cause – comme quand elle dénonce les « insuffisances « de la loi sur la mariage pour tous – et la pédagogie. Exemple de cet activisme : une question posée à la rédaction de TV 5 qui avait accompagné un sujet bienvenu sur les législations homophobes en Afrique d’un débat sur sa page Facebook sur le thème « faut il avoir peur de l’homosexualité », question jugée « discriminante et [ne pouvant] qu’attiser la haine » .
L’AJL se défend de vouloir censurer ses confrères. « Nous ne sommes pas la nouvelle brigade rose de la presse » dit au Figaro Mathieu Magnaudeix, qui reconnaît que certains choix de vocabulaire ou traitement dans les médias sont bien souvent « involontaires« . D’où ce guide, qui rappelle certains vade mecum ou « trousse à outils » rédigés dans les pays anglo-saxons par des fondations ou associations et destinés aux journalistes sur des questions comme le suicide, les maladies mentales, le traitement du fait divers ou … les thématiques LGBT. P.G.
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